un article Aleteia de Pierre de Lauzun
La foi suppose par nature un saut dans un autre ordre de connaissance qui fait entrer en relation avec une Personne infinie et aimante. Mais ce saut, bien loin d’être irrationnel, conforte la raison.
1.
L’expérience de la foi est une expérience de vérité, mais c’est une vérité qui nous dépasse infiniment. Le passage à la foi suppose donc rationnellement le saut dans un ordre différent de connaissance et d’expérience. La foi est simultanément l’acceptation d’un message et un acte de confiance dans une Personne : il faut que Dieu se révèle pour que nous Le connaissions, et cela crée une relation entre personnes radicalement inégales.
2.
La croyance et la foi sont deux réalités différentes. Les croyances sont essentielles à notre vie en général.
Mais dans le cas de la foi Celui qu’on croit est Dieu, dans Sa révélation ; et cela conduit à croire en Lui comme on croit en une Personne, bien plus fermement qu’en une simple croyance ou même connaissance.
La foi est dès lors une vertu et un acte de la volonté.
3.
La foi étant à la fois une rencontre et un message objectif, elle est une source de connaissance qui peut être légitimement explicitée par des mots et des concepts. Il y a dès lors deux ordres de connaissance légitimes : par la raison seule, et par la foi. Cette conception est spécifiquement chrétienne : les religions d’Asie notamment ont une autre idée de la connaissance, de l’expérience et de la vérité.
4.
Foi et raison ayant leur fondement dans la vérité ne sont jamais contradictoires. Mais la raison laissée à elle-même tend à se détruire, comme on le voit aujourd’hui. La foi chrétienne en revanche soutient la raison. Il faut donc choisir : ou le doublet relativisme-scepticisme, ou la foi et la raison ensemble.