Techniques de communication
Lorsque l'on parle de religion, avec une assemblée ou avec une personne pas forcement hostile, mais non acquise à notre foi, ni bienveillante, on peut vite tomber dans la caricature lors d'échanges qui peuvent vite devenir durs et même blessants.
C'est pour cela que fort de son expérience, "Catholic Voices" a établi dix principes de la communication courtoise et apaisée :
En clair, au lieu de vous focaliser sur les arguments que vous allez devoir affronter, attachez vous aux valeurs auxquelles ils font appel. Partez à la recherche de l'éthique chrétienne, souvent cachée, à l'origine de cette valeur.
Quelles sont les autres valeurs (chrétiennes) que votre interlocuteur ignore ou n'a pas prise en compte ?
En recadrant on dit autrement chose. Il faut substituer une image fausse de l'Eglise à une image plus authentique, plus vraie : l'Eglise que vous vivez.
Le but de la communication est d'éclairer. Il ne faut pas chercher à convertir les gens ni à les persuader par la force d'arguments (si cela arrive tant mieux). Nous voulons les aider à mieux comprendre ce que défend l'Eglise et pourquoi. Nous cherchons à proposer de nouvelles façons de voir les choses. Notre but , c'est la compréhension.
Tout comme on peut "attraper" la foi en regardant la vie de croyants qui nous impressionnent, on peut saisir la lumière d'un argument. Restez calme et posé, et expliquer.
Pour n'importe quel type de discussion, il faut s'astreindre à faire tenir son message en 3 points clés. L'esprit retient facilement trois idées, au-delà les paroles s'envolent. De plus si jamais vous perdez le fil de ce vous vouliez dire, ou si vous vous retrouvez en difficulté, ces trois points seront une bouée secours.
Et si vraiment le climat se tend, cela vous permet de dire : " Ecoutez, il y a trois choses qui me tiennent à cœur , me permettez-vous de vous les partager ?" Généralement le premier point devrait reprendre les intentions positives de la critique, les deux autres permettront d'argumenter et d'élargir de débat.
Pour facilité la compréhension d'une message, il faut que les interlocuteurs se sentent valorisés et en sécurité. Au-delà de la clarté des arguments, il y a aussi l'effet que vos mots produisent.
Il est facile de remporter un débat tout en perdant la chance de communiquer. Il faut toujours se demander si on a bien contribué à une culture de la rencontre, et comment mon interlocuteur se sentait-il lorsque je lui parlais : élevé ou écrasé ? Enthousiasmé ou stressé ? Désireux d'en savoir plus, ou soulagé que j'arrête de parler?
Les gens préfèrent écoutez une histoire plutôt qu'un cours, et se laissent plus facilement convaincre par une histoire que des arguments abstraits. Exprimez-vous de manière claire et limpide, mais dès que vous le pouvez, ajoutez des illustrations, des anecdotes tirées de votre expérience personnelle.
Ne vous faites pas le porte-parole d'une institution froide et distante, mais un disciple émerveillé et heureux de partager son expérience de vie. Demandez-vous toujours : quelle est mon histoire ? Et trouvez la meilleur façon d'en parler, en essayant d'être concis, percutant, concret et captivant.
L'Eglise est contre de nombreuses choses, mais seulement parce qu'elle est pour beaucoup d'autres. Elle propose des balises qui nous alertent dès qu'une décision semble aller à l'encontre de l'épanouissement de l'homme.
L'Eglise dit parfois non, pour pouvoir dire oui. Rappeler ce à quoi elle dit oui. L'Eglise n'est pas là pour faire respecter la loi, une matraque à la main : elle ressemble plus à une Mère Teresa, qui prend soin de ceux qui souffrent et à qui plus personne ne pense.
Ne soyez pas le sombre messager de tristes nouvelles, soyez l'ange qui montre du doigt l'horizon qui s'éclaircit.
Lorsque l'on aborde les sujets sensibles de la sexualité, la mort, la maladie, la foi, il est possible que votre interlocuteur y ait été confronté négativement dans sa vie personnel, et même qu'il se soit sentit blessé par l'approche et les propos de l'Eglise souvent mal compris. Faites appel à l'expérience plutôt qu'à l’abstraction.
Manifestez votre empathie et soyez vraiment à l'écoute, prêt à prendre sur vous toutes les colères et toutes les blessures. Parfois la compassion est le témoin le plus précieux que nous puissions offrir .
Les statistiques, les chiffres, les enquêtes peuvent apparaître comme abstraits et inhumaines, ou comme une manière de se dérober : quand un homme politique s'en sert, on a souvent tendance à croire qu'il ment.
Aussi, ne vous reposer jamais uniquement sur des faits et des chiffres, mais utilisez-les juste pour illustrer votre propos. Et quand vous le faites, employez un langage clair et humain : ne dites pas 33,5% de la population, mais plutôt "une personne sur trois".
La société projette souvent de fausse image faites de préjugés sur l'Eglise. Soyez-en la contradiction vivante. Chaque sollicitation ou questionnement est une occasion de témoignage.
Pour que ce témoignage touche, il faut éviter à tout prix de vouloir "gagner" ou "vaincre". Le monde lui ne raisonne qu'en ces termes de "victoire" et de "défaite".
Le Christ montre une autre voie : sans cesse attaqué et mis à l'épreuve, il ne répond jamais par l'agressivité, ni en se victimisant , mais il tient bon, enraciner dans l'amour.
Incarner ce que vous représentez.
Nos peurs de s'exprimer, nos complexes parfois inconscients, et une tendance naturelle à être sur la défensive, sont révélateurs en réalité de la capacité de notre orgueil qui nous fait croire que c'est "nous" qui sommes en jeu.
Non, c'est bien au delà de cela, il faut ce rappeler pour qui et pour quoi nous agissons : il faut prier l'Esprit Saint pour qu'il nous accompagne dans nos propos et nous donne la grâce de faire de nous de véritable témoin. Il faut oublier son "moi", l'orgueil qui va avec et mettre toutes les chances de son côté. A travers l'Esprit Saint, notre force réside dans le fait, que nous savons clairement que nous sommes juste d'humbles témoins par lesquels d'autres pourraient venir au Christ.